La frontière entre les systèmes de mémoire de traduction et les outils de localisation tend de plus en plus à disparaître (Reineke, 2005 : 73).
Toutefois, il existe certaines tendances qui sont toujours actuelles :
- Les outils utilisés pour localiser des logiciels (comme les systèmes de traduction automatique, de mémoire de traduction ou les outils de gestion terminologique) sont principalement destinés à la traduction des documents contenant des passages de texte continus.
- Etant donné qu'avec les systèmes de MT toutes les zones de texte de l'interface utilisateur sont extraites et enregistrées dans des fichiers de traduction spéciaux, leur contexte n'est alors plus visible. Par conséquent, il se peut qu'une analogie à 100 % contenue dans une base de données de MT ne corresponde pas au segment source en raison du contexte. A l'exception de SDL TRADOS et across, les systèmes de MT ne comportent pas d'options permettant de vérifier le contexte (ou de le visualiser).
- Contrairement aux systèmes de MT, les outils de localisation de logiciels enregistrent toujours les identificateurs qui font également partie du contexte. Au sein d'un projet, les identificateurs restent les mêmes et sont stockés dans les outils de localisation avec leur traduction correspondante pour chaque projet.
- Certains outils de localisation de logiciels permettent d'afficher les différents identificateurs dans un projet en fonction du contexte (s'ils se rapportent à des boutons, boîtes de dialogue, etc.) en modifiant l'affichage (PASSOLO par exemple).
- La traduction des fichiers binaires est le plus souvent réalisée à l'aide d'outils de localisation de logiciels. Toutefois, il est possible d'utiliser certains systèmes de MT tels que SDL TRADOS ou across pour traiter les fichiers binaires.
- Contrairement aux outils de localisation, les systèmes de MT ne comportent généralement pas de fonctionnalités permettant de créer une version active du logiciel en langue cible.
- En règle générale, les systèmes de MT sont uniquement compatibles avec des ressources standard Windows alors que les outils de localisation de logiciels permettent à leurs utilisateurs de traiter un ensemble de formats de logiciels et de langages de programmation (comme nous l'avons vu précédemment). Toutefois, les développeurs de systèmes de MT s'emploient constamment à élargir l'éventail des formats compatibles.
- Grâce aux fichiers de codes de ressources ou aux fichiers binaires, les outils de localisation de logiciels proposent à leurs utilisateurs un mode WYSIWYG permettant de visualiser "l'apparence finale" des éléments de l'interface utilisateur graphique dans la langue cible. Cette fonction d'aperçu est également disponible dans certains systèmes de MT comme SDL TRADOS (à partir de la version 2006) et across.
- Afin d'éviter le chevauchement des éléments graphiques de l'interface utilisateur dans la langue cible, les outils de localisation de logiciels permettent également de modifier la taille de ces éléments. Les systèmes de TM n'offrent pas cette possibilité (à l'exception d'across).
- Contrairement aux systèmes de MT (sauf across et les progiciels Synergy et Teamwork de SDL TRADOS), les outils de localisation sont normalement orientés vers les projets. Si vous utilisez des systèmes de MT pour la localisation, ce problème peut être résolu en créant une MT pour chaque projet de localisation.
(Adapté de : Reinke, 2005 : 8 ; Freigang et. al 2005:62 ; Ottmann, 2002 : 162, et PASSOLO, 2007)