Dans un premier temps, nous allons définir certains termes élémentaires relatifs a la localisation de logiciels et qui reviendront tout au long des cours de localisation.
Globalisation, internationalisation, localisation et traduction (GILT en abrégé) sont des concepts interdépendants qui doivent être définis de façon précise.
"La globalisation fait référence aux activités d'une entreprise en rapport avec le lancement d'un produit à l'échelle mondiale (LISA, de Esselink, 2000:4). Ce terme englobe les activités relatives à la promotion d'un produit (logiciel) sur différents marchés régionaux (marketing mondial) en prenant compte des aspects économiques et juridiques.
Par exemple, lorsqu'une entreprise souhaite lancer un produit sur le marché international, elle doit d'abord déterminer les conditions techniques, économiques et juridiques à remplir pour entreprendre une telle opération. Cette tâche revient normalement à la direction ou au département marketing.
L'abréviation de Globalisation est "G11N". "11" correspond au nombre de lettres comprises entre le "G" et "N" (cf. Esselink, 2000:4).
"L'internationalisation est le processus de généralisation qui permet au produit de s'adapter à différentes normes linguistiques et culturelles sans avoir besoin d'être repensé. L'internationalisation entre en jeu au moment de la conception du logiciel et du développement de la documentation" (LISA, de Esselink, 2000:2).
L'internationalisation englobe toutes les activités qui sont réalisées pendant la phase de développement du logiciel et qui permettent d'adapter facilement le produit aux différentes caractéristiques linguistiques (locales en anglais) et à d'autres marchés (langues et cultures).
Pour internationaliser un logiciel lors de sa phase de développement, les méthodes les plus courantes sont par exemple :
- séparer le texte du code de programme
- afficher différents jeux de caractères (ou utiliser UNICODE)
- utiliser différentes configurations de claviers
L'abréviation d'internationalisation est "I18N". "18" correspond au nombre de lettres comprises entre "I" et "N" (cf. Esselink, 2000:4).
La localisation englobe toutes les activités nécessaires à l'adaptation d'un produit à une région donnée (locale en anglais), de la traduction à l'analyse des environnements culturels et des besoins du marché cible. D'après Esselink (2000:3), "la localisation désigne l'adaptation linguistique et culturelle du produit à la région cible (locale) dans laquelle il sera vendu et utilisé."
D'un point de vue géographique le terme locale se rapporte à un lieu ou une région (par exemple les cantons suisses où l'on parle italien). En localisation, le terme locale représente l'ensemble des informations ou des codes associés à un lieu ou une région, par exemple un ensemble de caractères, la configuration du clavier, l'alignement du texte, l'heure, la date, la monnaie, etc. (Schmitz, 2002:13).
L'abréviation de localisation est "L10N". "10" correspond à nouveau au nombre de lettres comprises entre "L" and "N" (Esselink, 2000:3).
Il faut savoir que les termes localisation et internationalisation :
- sont tous deux subordonnés au processus de globalisation
- font tous deux partie du cycle de développement d'un logiciel, ce qui signifie :
- qu'ils sont tous deux nécessaires à l'élaboration du produit
- qu'ils doivent tous deux être définis
- qu'ils doivent tous deux être pris en compte dans la conception
- qu'ils doivent tous deux être mis en application
- qu'ils doivent tous deux être testés
- sont des étapes dont le coût ne représente qu'une fraction des coûts que représente un nouveau développement. Il faut savoir que :
- 50% du chiffre d'affaires de Microsoft est réalisé dans les pays non anglophones
- certains produits (comme les équipements médicaux) peuvent être lancés sur le marché si tous leurs composants ont été localisés
Vous vous demandez probablement ce qui peut bien différencier la localisation de la traduction.
La traduction, au sens strict du terme, désigne le transfert du texte source de la langue source à la langue cible.
Evidemment, nous pouvons partir du principe qu'un projet de localisation de logiciel est surtout constitué de texte ou de texte contenu dans les interfaces utilisateurs (IU), de commandes de menu, de messages d'erreur, d'aide en ligne, etc. Toutefois, la localisation englobe des facteurs économiques, techniques et organisationnels qui ne sont normalement pas pris en compte lors de la traduction au sens strict : l'adaptation des exemples (cartes de visites, modèles), des produits techniques (voitures, imprimantes, connecteurs), l'adaptation du produit aux lois et réglementations (par exemple les lois fiscales pour les logiciels financiers, les logiciels médicaux), etc. (cf. Schmitz, 2005:2-3).
"La traduction n'est qu'une partie des activités relatives à la localisation : outre la traduction, un projet de localisation comporte d'autres tâches telles que la gestion de projet, le développement et le test du logiciel ainsi que la publication assistée par ordinateur." (Esselink, 2000: 4)
Aujourd'hui, l'expérience accumulée dans le domaine de la localisation démontre que le marketing mondial ne peut être envisageable que si les produits sont adaptés aux marchés régionaux. Cela signifie que globalisation et localisation sont indissociables. Un nouveau concept a ainsi fait son apparition: la glocalisation.
La glocalisation désigne la tendance vers un marketing mondial des produits et une adaptation mondiale des normes s'accompagnant d'une analyse de plus en plus poussée des particularités locales et régionales.