Ce sont souvent les sociétés de localisation qui sélectionnent les outils à utiliser pour un projet de localisation. Elles peuvent se mettre d'accord avec les sociétés de développement de logiciels sur les outils à utiliser. Ou les sociétés de développement de logiciels peuvent choisir d'utiliser les outils qu'elles ont elles-mêmes mis au point. Le choix des outils à utiliser pour un projet de localisation de logiciel dépend généralement d'un ou de plusieurs de ces critères :
- Les exigences du client : est-ce que des outils de mémoire de traduction ou de gestion terminologique doivent être utilisés ? Le cas échéant, sous quel format la mémoire de traduction/base de données terminologiques sont-elles disponibles ?
- La compatibilité avec les langues : est-ce que l'outil sélectionné est compatible avec les langues sources et cibles pour ce projet et pour les projets futurs ?
- Le format des fichiers sources : est-ce que l'outil sélectionné est compatible avec les formats des fichiers du projet ?
- Les ressources générales : est-ce que les ressources humaines impliquées dans le projet de localisation doivent suivre une formation supplémentaire pour pouvoir utiliser l'outil sélectionné ? Est-ce cette formation fera augmenter le coût du projet ?
- Les coûts : combien de licences de logiciels sont disponibles ou nécessaires ?
- L'alignement : si des mémoires de traduction sont disponibles, est-ce que d'anciennes traduction peuvent être alignées à l'aide de l'outil sélectionné ?
- Levoisinage réseau : est-ce que l'outil sélectionné fonctionne dans le cadre d'un voisinage réseau (pour par exemple partager des mémoires de traduction, des bases de données terminologiques, etc.) ?
- La personnalisation : est-ce que l'outil sélectionné propose des fonctions personnalisables (filtres, formats, etc.) ?
Les outils pouvant être utilisés pour un projet de localisation de logiciel sont par exemple :
Les logiciels de gestion de projet
Ces ont des outils conçus pour assister les chefs de projet dans création des planifications, l'affectation des ressources aux tâches, le suivi de la progression, la gestion des budgets et dans l'analyse du travail à réaliser. Ils peuvent être spécialisés dans gestion des projets de traduction/localisation (outils uniquement destinés à la gestion de projet de traduction) ou dans la gestion de projet en général. Pour obtenir plus d'informations sur la gestion de projet et les outils de gestion de projet, consulter le module de gestion de projet d'eCoLoTrain.
Outils de gestion terminologique
Les outils de gestion terminologique (OGT) sont des applications permettant de définir et de retravailler des modèles de données, d'enregistrer des données et d'autoriser un accès contrôlé aux données (Trippel, 1999). Pour obtenir plus d'informations sur les outils de gestion terminologique, consulter le module de terminologie d'eCoLoTrain.
Les outils de mémoire de traduction
Les outils de MT permettent aux traducteurs de recycler des unités de traduction provenant d'anciens projets de traduction (textes sources et cibles) en leur proposant automatiquement une traduction enregistrée dans la MT Ces propositions peuvent constituer : a) une solution complète (ou analogie parfaite) à chaque fois qu'un segment en langue source apparaît à nouveau dans le texte ; ou b) une solution partielle (également appelée analogie partielle) à chaque fois qu'un segment en langue source similaire à celui enregistré dans la MT apparaît dans le texte. Les outils de MT comprennent généralement un ensemble d'outils d'aide à la traduction, tels que des outils de gestion terminologique, de traitement de texte, d'édition, de gestion de projet ainsi que des outils de contrôle de la qualité. Pour obtenir plus d'informations sur les outils de mémoire de traduction, consulter le module de MT d'eCoLoTrain.
Outils de localisation de logiciels
Ces outils sont spécialement conçus pour aider les traducteurs à localiser les interfaces utilisateurs des logiciels. La plupart de ces outils offrent des fonctionnalités telles que l'édition des ressources, la mémoire de traduction, le recyclage, la validation, la vérification orthographique et l'ajustement de la taille des éléments de l'interface utilisateur graphique du logiciel. Pour obtenir plus d'informations sur ces outils, consulter le cours de L10N 4, entièrement consacré aux outils de localisation de logiciels.
Les systèmes de traduction automatique
Les systèmes de traduction automatique sont des logiciels à l'aide desquels les ordinateurs peuvent traduire des textes. "Le traducteur pourra intervenir dans ce procédé lors des étapes de préédition et de postédition, mais c'est bel et bien l'ordinateur, et non le traducteur, qui fournit la première ébauche de traduction." (Bowker 2002: 147). Selon la finalité de la traduction (texte informatif par exemple), le résultat de la traduction automatique pourra être utilisé sans passer par la phase de postédition. Si la traduction doit être publiée, le but de la traduction automatique est en général d'améliorer la productivité des traducteurs. Le résultat de la traduction automatique devra toutefois être postédité. Utilisés au sein d'une société de localisation de logiciels, les systèmes de traduction automatique produisent des traductions très contrôlées, lesquelles peuvent ensuite être modifiées par les traducteurs ou localisateurs puis importées dans des mémoires de traduction. Les systèmes de traduction automatique les plus répandus sont : Systran, T1
Langenscheidt, Comprendium, etc.
Les logiciels de comptage de mots
Ces logiciels ont été spécialement conçus pour les traducteurs. Ils leur permettent de compter les mots, les lignes ou les caractères. En voici quelques exemples : Anycount, PractiCount, QuickCount, Textcount et Total Assistant, etc. Ce genre de logiciel présente de nombreux avantages : les textes sont toujours comptés de la même manière (les différences qui peuvent éventuellement résulter de la mise en forme sont éliminées puisque ces logiciels sont compatibles avec plusieurs formats de texte). De plus, ils permettent en général de compter plus d'un fichier à la fois. Parfois, les outils de comptage permettent aux traducteurs de créer des factures et des rapports, c'est le cas de Total Assistant. Certains de ces outils peuvent être utilisés pour compter les mots contenus dans des fichiers RC et XLIFF (vous trouverez des liens à ce sujet dans le cours de L10N III) lors de la localisation de logiciels. Pour obtenir plus d'informations sur ces outils, il vous suffit de cliquer sur leurs liens respectifs.
Outils d'édition de texte
Les Editeurs HTML/XML : ces éditeurs de texte comportent des fonctionnalités permettant de traiter et d'obtenir un aperçu des codes qui caractérisent généralement les langages de programmation utilisés pour la conception des sites Internet. En général, les éditeurs HTML ou XML ont une fonctionnalité WYSIWYG (What You See Is What You Get) qui est utilisée en informatique pour obtenir un aperçu du contenu final pendant le processus d'édition. Ces éditeurs permettent également aux utilisateurs de créer des pages de façon à ce que "la mise en forme des pages et du texte reste visible et que le langage de balisage (le texte et les informations sur la structure du texte et la mise en page) ne soit pas affiché".
Les Editeurs de texte : Ce sont des logiciels permettant d'éditer du texte brut. Les éditeurs de texte ne réalisent pas la mise en page d'un document. Ils sont fournis avec les systèmes d'exploitation ou les progiciels de développement de logiciels. Ils peuvent être utilisés pour modifier les fichiers de configuration ainsi que les codes sources des langues de programmation. Il existe plusieurs types d'éditeurs de texte. Les logiciels particulièrement intéressants pour la localisation de logiciels sont : les éditeurs de codes sources ("éditeurs de textes avec des fonctionnalités supplémentaires permettant de faciliter la production des codes sources") et les EDI (ou environnement de développement intégré ; en anglais IDE, Integrated Development Environment : une sorte de logiciel utilisé pour le développement de logiciels).
Ces éditeurs sont très utiles pour les chefs de projet, les traducteurs et les localisateurs puisque parfois il leur faut séparer "manuellement" les éléments à traduire de ceux qui ne le sont pas grâce à un code source d'un logiciel (par exemple lorsque l'outil de localisation choisi ne comporte pas cette option ou lorsque qu'aucun outil de localisation n'est utilisé pour le projet).
Les éditeurs des mémoires de traduction : Les éditeurs de balises représentent la nouvelle génération d'éditeurs HTML, XML et SGML fournis avec les outils de mémoire de traduction. Ces éditeurs "protègent" les balises (éléments qui ne sont pas à traduire) dans le fichier et affichent uniquement "les balises importantes pour le traducteur" et "le texte à traduire". De cette manière, les traducteurs sont en mesure de travailler directement dans le fichier source HTML sans risquer de modifier malencontreusement le texte HTML.
Les logiciels graphiques
On les appelle également logiciels infographiques ou logiciels d'édition d'images. Ils permettent de traiter des images sur un ordinateur. Les logiciels graphiques peuvent être classés en deux catégories :
Les images matricielles
- Les images matricielles, aussi appelés images numériques ou bitmap utilisent un ensemble de points ou de pixels pour représenter les images)
Les images vectorielles
- Les images vectorielles également appelées modélisations géométriques ou images orientée objet utilisent et combinent des points, lignes, courbes et polygones, sur la base d'équations mathématiques, pour représenter les images.
Les logiciels de captures d'écran
Ce sont des programmes spéciaux permettant de créer des captures d'écran ou des images des éléments de l'interface utilisateur des logiciels ou des systèmes d'exploitation. Dans le domaine de la localisation, ces logiciels sont utilisés pour réaliser des captures d'écran des éléments des différentes applications telles que les boîtes de dialogue, les menus, les fenêtres, etc. qui serviront à illustrer la documentation d'un logiciel. (Adapté de Esselink, 2000)